Un final assez inattendu, pas forcément dans le bon sens du terme.

Cet épisode met de côté toutes les intrigues principales pour se concentrer sur l'égotrip de Jimmy, plutôt drôle mais pas des plus passionnant.

Le point positif c'est qu'à la fin je me suis rendu compte que la saison a permis de manière assez subtile qu'on s'attache au personnage.

Je regarderai donc sans hésiter la deuxième saison, le plus intéressant étant de ne pas savoir où elle va nous emmener.

Très beau final, qui prend à rebours le spectateur pour se recentrer sur la duplicité du personnage de Jimmy. L'épisode précédent laissait croire que tout allait se résoudre dans ce final, il n'en est rien. Le ton est doux-amer, le rythme est lent, le scénario prévisible... Pourtant, l'empathie qu'a développé le spectateur à l'égard de Jimmy tout au long de la saison fait que ce final fonctionne à la perfection, à échelle humaine. Et m'attacher à Jimmy, c'était pas gagné.

Ils sont parmi nous : les pervers narcissiques.

Ces vampires à visage humain qui se nourrissent de la souffrance et de la dépendance psychologiques de leurs victimes.

Leur jeux cruel préféré est de se montrer génial et séduisant, promettre des monts et des merveilles. Et lorsque la victime est conquise, se jouer d'elle, lui mentir et la décevoir.

Par exemple, proposer un épisode de haut volé pour l'avant dernier puis terminer la saison sur un épisode bancale, trop long, trop verbeux, trop prévisible....

Vince Gilligan et Lindelof sont des pervers narcissiques.

Et nous, leurs victimes....

Une conclusion plutôt anticlimatique mais pas inintéressante, qui infirme la vision de Saul comme une conséquence directe de la trahison de Chuck. Car au fond, Jimmy est bien Slipping Jimmy, ou en tout cas un mec trop fantasque et showman, amoureux du défi et de la persuasion improvisée pour mener une carrière déprimante d'avocat méprisé, que ce soit en tant que partenaire à faire un travail juridique rigoureux dans un bureau, ou indépendant à traiter avec des vieux (ou pire, des Kettleman). Ce n'est pas une coincidence si c'est avec Marco qu'il est le plus heureux de la saison. Même s'il aurait probablement pu s'épanouir à HHM entouré de Kim et Chuck, cet épisode change son statut de victime et c'est pas plus mal.

J'ai quand même eu deux problèmes avec cet épisode. D'abord, et j'avais déjà eu cette réflexion pour le très bon précédent épisode, aussi justes/cohérentes/bien écrites que sont la majorité des séquences de BCS, elles sont parfois assez prévisibles dans leur tournure individuelle, surtout qu'elles ont tendances à être lentes ou verbeuses. Que ce soit la badassitude de Mike, le refus de Hamlin à la réunion, la confrontation avec son frère, le craquage à la maison de retraite, l'arnaque de la pièce, la mort de Marco ou le demi tour sur le parking... Pas très dur de les voir venir. Ca joue un peu sur mon degré d'implication, surtout quand le temps est compté.

J'ai aussi trouvé les dernières minutes pas très naturelles. Le volte face est assez abrupt et théatral, comme s'il réalisait quelque chose de nouveau alors que la suite laisse plutôt penser à un Fuck it. Le début du dialogue avec Mike sonne scripté, et la séquence de fin, même si pas forcément incohérente, fait un peu cliché !

Ca aurait été beau de finir la saison sur son meilleur épisode, ce n'est malheureusement pas le cas. L'intrigue tient en 10 scènes à tout casser et elles sont plus ou moins toutes réussies (le montage de toutes les arnaques Marco/Saul est particulièrement sympa puisqu'on dirait un remake de Breaking Bad).

Le seul souci c'est qu'en tant que final de saison c'est peu judicieux, non ? Après un début extrêmement prometteur avec Kim, Howard et Saul, on comprend vite que la première scène donne en fait la suite du scénario (une première scène qui reste malgré tout parachutée de nulle part, le coup du flashback sorti du chapeau putain je pensais que tu valais mieux que ça, Vince...)

La seconde partie est donc fun la plupart du temps et résume le personnage de Saul dans les grosses lignes (pas toujours de la manière la plus subtile, bonjour la scène du Bingo). J'aurais simplement aimé plus de Kim dont le personnage m'intéresse de plus en plus et surtout plus de Chuck... On l'a vu une scène.

Sérieusement après la bombe lâchée dans l'épisode précédent pas une seule suite ? J'ai bien aimé Marco mais son "your brother is an ass hole" et Jimmy qui répond "yes but he's my brother" (deux fois, ce dialogue), c'est pas ce que j'espérais. Il doit y avoir un problème à la souche plus complexe, peut-être en rapport avec leur mère ou en tout cas avec leur passé, pour expliquer pourquoi Chuck peut haïr son frère.

Peut-être pas tout dans cet épisode évidemment, mais au moins l'aborder plutôt que de montrer "Saul en vacances" - car c'est plus ou moins ça, il prend une pause et retourne pendant une semaine à son ancienne vie de fripouille. Cool. Cool cool cool. Mais sans parler de temps perdu, c'est du temps bizarrement utilisé. C'est dans ce sens-là que l'intégration de Marco maintenant (et pas, par exemple, quand il avait le moral dans les chaussettes à l'épisode 5, au lieu de nous foutre un centric sur Mike qui n'apporte rien à Saul) me semble un peu anti-climatique.

Mbon, en dehors de ça c'était un bon épisode, bien écrit, rien à dire là-dessus. La saison se termine sur une note haute.

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En bonus, ce final m'aura confirmé pas mal de choses sur toute la saison. Que c'est produit au même niveau que Breaking Bad, rien à dire là-dessus. Que Saul est un perso super intéressant et complexe et que baser un spin-off là-dessus c'était finalement super. Que les persos secondaires comme Kim et Chuck méritent finalement notre attention.

Et aussi que Mike n'aura servi absolument à rien et qu'il est clairement un poids mort, placé-là bien trop tôt dans la série pour attirer les fans. Et aussi que 6 p*tains d'épisodes avant que Saul trouve l'affaire de la maison de retraite, plus un petit comeback des Kettleman, c'est trop.

Mais au moins maintenant que les bases sont posées j'espère une saison 2 plus intéressante à suivre dès le début et je l'attends, surtout avec curiosité.

Je n'aurais jamais cru que l'histoire de la bague de Saul qu'il porte dans "Breaking Bad", ça pouvait être aussi intéressant.

Le niveau d'inter-connections et de soins apportés aux détails est proprement vertigineux (Exemple : http://i.imgur.com/K3yaOVu.jpg). C'est dingue de constater que les mecs ont pensé à tout. C'est le second plaisir qu'apporte la série.

Le premier, c'est bien sûr de voir un personnage secondaire de Breaking Bad gentiment sympathique devenir autant terriblement touchant. La scène où il est explique ce qu'il a fait pour son frère à Hamilton révèle complètement l'humanité du gars. Avec juste après, cette scène à la maison de retraite qui pousse tellement le malaise qu'elle est devient drôle.

Je n'ai qu'un regret dans cet épisode, c'est la fin que j'ai trouvé beaucoup trop surlignée ("Breaking Bad" surligné même). Lorsque que Jimmy est filmé de profil sous le même angle que la pièce de Kennedy et tourne son regard vers l'Est, on comprend. Il fait demi-tour et j'aurais préféré que le fondu au noir arrive.

Mais non. Il a fallu que Gold (au scénario ici) ajoute cette scène de discussion entre Mike et Saul et ce : "I know what stopped me. And you know what? It's never stopping me again." beaucoup trop explicite.

Enfin bon, je chipote un peu tant la seconde partie de saison a été vraiment réjouissante. J'étais très septique au début de la série et peu à peu Gold et Gilligan ont réussi à me convaincre et à livrer de sacrés moments poignants. Oui, vraiment une bonne saison.